Critiques:
"Une œuvre réussie est une œuvre habitée.
Elle est douée d’une âme propre et s’inscrit dans l’espace comme le ferait une pensée rendue visible.
A la recherche de correspondances, Dilhac traque dans l’univers des formes vivantes un alphabet avec lequel il compose ses peintures murales qui agissent sur nous à la manière d’une médecine douée.
Il rend hommage aux végétaux, comme à l’énergie des montagnes, salue la vie sous tous ses angles, évitant tout ce qui peut nuire à l’équilibre du cosmos
« L’art ne doit pas ajouter à la souffrance du monde » me confia-t-il un jour.
C’est dire combien il est chargé, pour lui, de forces agissantes.
Selon Dilhac qui explore parallèlement le monde des sons les plus rustiques et archaïques, toutes les voix de la nature se mêlent et se répondent.
Il traque même des analogues entre la physique des formes et la morphologie des sons, faisant « parler » galets, troncs et racines d’une manière inattendue.
Entre Jean Dubuffet et Malcolm de Chazal, ce créateur-né accomplit un vrai parcours initiatique qui ne fut pas toujours compris.
Pourtant, il n’est nul besoin de « repères » pour évaluer immédiatement la minutie, la grâce et le sérieux de son travail, aujourd’hui présenté dans de nombreuses régions de France et au delà".
Journaliste, Poète et Critique d’art
"Terre de sable
Sable d'étoile
Étoile de mer
Oeil cillé d'arc-en-ciel
Ou arc en ciel cillé de noir
Éclatement cristallin
Enfermement musical, obsédant, Rythmé d'une ligne sinueuse
Qui finira hachée
Happée par une hydre dorée nommée en hiéroglyphes
Nul visage ne trouble l'univers sans fin
Qu’appréhende pourtant le regard qui s'attarde.
DILHAC et sa peinture?
Une respiration inspirée
Un magnifique méandre qui n'a pas de fin
Tendu vers le supra-sensoriel,
L'instinct de railleurs apprivoisé du bout des doigts
Réconciliant la forme à la matière
La couleur au relief.
Savoir de l'imaginaire?
Rêve d'un burin, d'un crayon, d'un pinceau?
Matière modelée d'un noir habité de toutes les lumières?
Ou écriture automatique, significative et réjouissante
Éclatant d'espérance
Peut être un peu aussi déchirement interne
Reflétant la quête d'un paradis perdu
Dont le trait sur le bois est une forme de mots,
De repères vers une communication extra-visuelle
Qui va
Retrouvant le monde perdu de notre mémoire.
Emmanuel DILHAC, infatigable créateur est habité par la multitude des signes qui peuple l'invisible
Et son Odyssée plastique est tendue toute entière vers un ailleurs situé dans une sixième dimension et enfant d'un esprit et d'une âme hautement spiritualisés.
Son œuvre est un poème sidéral, un hymne cosmopolite et raffiné.
Un étonnement merveilleux que je vous invite à partager car son originalité savante est aussi universelle qu'une musique
Aussi symbolique qu'une prière".
"Emmanuel DILHAC est un homme debout.
Ancré dans les forces vives de la terre, ouvert aux énergies du cosmos, c'est un médium qui capte les signes du visible et de l'invisible et qui est chargé de nous les transmettre.
Cette hyper-réceptivité, ce don de voir au-delà des apparences qui est la marque de tout grand créateur s'accompagne chez Emmanuel DILHAC d'un travail acharné; chaque idée, chaque thème sont explorés avec rigueur et passion.
Ces deux aspects pourtant habituellement antinomiques cohabitant chez lui avec bonheur.
Chaque recherche nouvelle sur la matière ou la couleur n'est abandonnée si elle lui semble avoir été menée à l'extrême pointe du possible. "Mon devoir est de bien accomplir" écrit-il.
En artisan consciencieux, il se sent responsable face au monde qui lui insuffle la force de parfaire son œuvre et face à ceux qui seront les spectateurs éblouis de ce qu'il dévoile.
Emmanuel DILHAC est un homme en marche.
Ne se reposant jamais sur un acquis technique ou intérieur, il avance inexorablement, en perpétuelle quête d'un ailleurs, repoussant toujours ses limites, portant au plus haut le nom d'homme. "Je peins amoureusement, et puis le fruit doit être donné, oublié complètement".
L'œuvre qui se termine s'accompagne toujours d'une œuvre en gestation.
Emmanuel DILHAC est en perpétuel état d'enfantement car il est en perpétuel état d'émerveillement.
Il voue au monde un amour profond et le monde en retour l'ensemence d'énergies et de signaux à déchiffrer.
Peu à peu, il découvre un ordonnancement, des repères, des rythmes, des correspondances, des alphabets.
C'est l'histoire de la création qu'il décrypte et qu'il nous livre.
Son œuvre est dense, riche et multiple comme dense, riche et multiple est l'univers.
Les techniques et les matières qu'il utilise pour traduire son inspiration ont la même diversité.
Quel enchantement pour nous, qui découvrons tour à tour la ligne épurée d'une sculpture en cuivre, le relief saisissant d'un amalgame d'écorces broyées, l'élan subtil d'une encre de chine, le raffinement de coloris de ses "Rappels" et l'extraordinaire travail de matière de ses "Indépendantes", fresques étonnantes de puissance maîtrisée.
"Peindre, c'est dominer le chaos". dit Emmanuel DILHAC.
À travers son perpétuel corps à corps avec le monde, son exigence vis à vis de lui-même et de son œuvre, il apparaît comme un infatigable découvreur de sens, un homme épousant le mouvement même de la vie".
"Formé pour être graveur, inspiré pour être poète, poussé à écrire des chansons, intrigué pour découvrir la force musicale des galets ou des écorces d'arbre, Emmanuel Dilhac ne ressemble à "rien de connu".
Heureusement pour lui, tant mieux pour nous. Le voici arrivé à une nouvelle étape de ses recherches: on y découvre toujours le fond, cette vérité à partager. Dilhac est lucide: partant du principe que la tricherie est le pire des avatars de l'art (même si c'est parfois plus payant que la sincérité), il reste dans la vérité. La sienne. Celle qu'il faut partager.
Ses œuvres récentes viennent de loin, du bilan de ses expériences sans cesse remises en question, du désir profond de communiquer sa connaissance, ses élans, ses passions, ses bonheurs.
Des colonnes noires, des menhirs logiques, des toiles en relief portent des signes, des repères, des moments d'émois parce qu'ils s'articulent les uns sur les autres, parce qu'ils agissent ensemble pour ébranler les évidences trop certaines.
Dilhac va chercher ses signes dans le cosmos, dans le passé recomposé de l'Homme, dans la mémoire collective. Il invente et on aura toujours l'impression que ces signes sont nôtres, qu'on les a déjà vus: normal, ils sont naturels.
Dilhac pratique le retour aux sources pour explorer l'avenir: ce qu'il propose, ce sont des étapes, des évidences et des découvertes.
Tout est tranquille en apparence et la paix vient d'elle même. Il s'agira donc de contemplation, de ressentir une onde venue de très loin, un équilibre inné. Dilhac est musicien dans l'œuvre plastique comme il est peintre dans l'ouvrage musical.
Cette lucidité à partager, il en fait sa règle de vie, sa liberté belle, son bonheur.
Pacificateur, Dilhac exprime un sens religieux du monde, comme s'il avait réussi à en capter les forces bénéfiques, le sens laïc de l'homme, ses émois de cœur, ses élans d'âme. Son discours graphique est un acte de foi. Et se situe hors des modes, des styles, des courants.
Inclassable et donc suspect pour ceux qui aiment les conceptions conceptuelles, les tiroirs culturels et les étiquettes officielles.
Mais on voit bien mieux les choses quand elles vivent à l'air libre...
Dilhac est un homme libre. Par conséquent à protéger."
"Les oeuvres d'Emmanuel DILHAC sont envoûtantes, intrigantes, c'est un peintre visionnaire, un chercheur impénitent.
Ses recherches sur les éléments bruts et fondamentaux, ses découvertes sur la préhistoire des sons, de la musique et des langages, ont nourri une longue correspondance (plusieurs années) avec Jean DUBUFFET.
Sa peinture exclut tout ce qui a rapport aux tensions du monde contemporain, elle n'est pas négative, elle plonge ses racines dans les origines et le devenir de l'homme. La recherche d'Emmanuel DILHAC n'est pas une analyse historiciste mais plutôt une synthèse.
De ses juxtapositions de formes, de signes, récit dessiné, se dévoilent la germination, les stèles, les hommes, le soleil, le cosmos: c'est une peinture qui raconte. À l'origine, tout était indifférencié, confondu: règne animal, végétal, minéral.
De ce monde en fusion sont nés les éléments primordiaux. Les signes et les formes gardent la mémoire de ces origines.
Les premiers langages, écritures, arts étaient abstraits. La peinture d'Emmanuel DILHAC est sculpture, sa sculpture est aussi peinture, ses alphabets sont cosmiques et de mémoire ancestrale.
Dans ses oeuvres, il y a l'idée de la fusion et de l'expansion de l'univers, elles se placent au moment clé où la forme est devenue signe et où le signe devient forme.
En bouclant la boucle, il nous replonge dans un univers originel.
Sa recherche sémiotique nous dévoile les origines cachées du monde.
C'est toute une cosmogonie dont son oeuvre traite, elle fait la synthèse spirituelle de la matière et de l'esprit.
La peinture d'Emmanuel DILHAC est spirituelle, elle communique une émotion qui va au-delà de l'abstraction, c'est une voie peu exploitée parce que peut-être en avance sur le siècle, c'est la voie de demain.
Emmanuel DILHAC se fait le messager de choses qui nous dépassent, de mystères sacrés, sa vie devient une large écriture, ses reliefs et matières alliés à la couleur et la forme s'élèveront un jour, comme un chant, comme des orgues, comme une prière ..."
M. SCOT
Critique d’art
"Œuvre d'art du plasticien encouragé par Dubuffet, et celui du poète-musicien, du graveur, du peintre, du chanteur imprégné de culture classique, admirateur des impressionnistes et des surréalistes, vivant en osmose avec la nature, son art original est le fruit d'une subtile alchimie faite de différents matériaux et d'une grande diversité d'architecture.
Émerveillé par la nature, Emmanuel Dilhac ne peut séparer les sons et les formes. Aussi a-t-il longuement écouté le chant des oiseaux, recueilli les pierres des torrents qui ont un langage, les racines qui sont formes mais aussi cris d’oiseaux et bruissements d'insectes lorsqu'elles sont frottées sur l’écorce des arbres formant caisse de résonance: climat sonore mettant le visiteur en état de grâce.
L’artiste a patiemment récolté des sables variés, de la terre d’origines différentes, qu’il a mélangé avec du médium, du ciment et de l'acrylique créant une alchimie totale et mystérieuse lui fournissant un matériau inventé qu’il va transcender en une écriture picturale personnelle pour tenter d'arracher à la nature ses secrets.
Celle-ci a accumulé des sédiments au cours des millénaires, ils sont porteurs de civilisations enfouies et inconnues que la peinture va nous restituer. D’où ces grandes constructions totémiques de formes dissymétriques, parfois régulières, longilignes telles des portes ouvertes sur le cosmos.
Parfois elles se présentent comme de grandes plaques de bols carrées recouvertes de formes complexes de cellulose, toujours trois épaisseurs puisque trois est un chiffre sacré, afin d'aboutir à une vision cosmique à partir de la terre.
Tous ces motifs en surimpression sont façonnés, sculptés et la lumière joue sur les creux et les bosses donnant l'impression d'une écriture inconnue en relief.
Des plaques horizontales, verticales, accolées les unes aux autres, révèlent la mémoire inconsciente des signes.
L'artiste semble répondre aux questions que lui-même et le visiteur se posent en pénétrant les souvenirs des sédiments anciens gardés par la nature afin d'aller vers l'invisible enraciné dans la terre.
E. Dilhac use de couleurs assourdies, d'une belle gamme de bruns chauds relevés de discrets orangés car l'artiste ne vit pas sa recherche dans l'angoisse mais dans la plénitude, il nous entraîne donc à fouiller la mémoire collective par des recherches de formes et de couleurs équilibrées et harmonieuses.
Chaque œuvre est une aventure, un cheminement vers l'inconnu.
L'écriture picturale de E. Dilhac est elle d'un artiste complet se situant à l'écart de tout courant contemporain car il est avant tout créateur en quête incessante de l'Invisible mais ces formes et signes puissamment rythmés sont visibles pour nous en leur beauté".
Éliane Foucher
Critique d’art
Emmanuel Dilhac : Peintre et Chaman
"Il n’y a qu’un poète et c’est Dieu. Nous ne sommes que des copistes".
Cette belle définition que me lança un jour Henri Pichette réjouira sans doute le cœur d’un homme comme Emmanuel Dilhac.
Ne s’est-il pas lui même dépeint comme étant le "copiste des vibrations de l’univers"!
Originaire d’une famille sensible au langage artistique, Dilhac ouvrit très tôt ses sens et son esprit au monde de la création qui est aussi re-création.
Ainsi, ce qui pour d’autres eût relevé du superficiel devint pour Emmanuel une sorte de terre d’élection.
De fait, il n’est pas de domaine artistique que Dilhac n’ait un jour ou l’autre désiré connaître ou expérimenter de l’intérieur. Peintre et graveur de formation, il arpenta abondamment les voies de la chanson, de la musique et de la poésie, s’intéressa un temps à l’expression corporelle et poussa assez loin ses recherches de sculpteur.
Mais c’est d’abord au plasticien, à l’inventeur de formes que je pense aujourd’hui en rassemblant ces lignes.
Observateur infatigable du spectacle de la nature, Dilhac y a depuis longtemps décelé un matériau de choix,une matière première pour asseoir sa quête personnelle.
Cependant alors que beaucoup de peintres ne voient en elle qu’une série de paysages à reproduire sans la moindre imagination, Dilhac éprouve une étrange jouissance à scruter le détail infime, qu’il s’agisse d’un fragment d’écorce, de l’élytre diaprée d’un insecte, d’un vieux galet poli par le mouvement d’un flot ou de la tige gracile de quelque graminée.
Cette fantastique exploration lui a, au fil des mois et des années, révélé de nombreuses parentés entre le monde de l’homme et le mystère du cosmos.
Dilhac essaie de relier ce que deux siècles de scientisme ont eu tendance à séparer et,
s’il croit au génie de l’homme, il ne reconnaît pas à ce génie le droit de tout réduire au caprice de sa propre loi.
Il le pousserait bien au contraire, à respecter la vie dont il a tiré sa puissance.
Nous savons aujourd’hui que rien n’est tout à fait neutre.
L’observation d’un phénomène tient compte de l’observateur,
ce dernier devenant un élément de l’expérience.
Au fur et à mesure que l’œuvre se dépose, comme se déposent des sédiments, l’artiste fait de son être même l’objet de la métamorphose. Dilhac pratique la peinture à la manière d’une prière, d’une voie de purification.
Tout ce qu’il a produit au cours de ces dernières années fourmille de présences singulières, comme si la longue fréquentation du monde visible l’avait peu à peu habitué à capter l’invisible.
L’artiste est un champ de forces. Il reçoit un flux d’énergies qui ne sont en aucune façon sa stricte propriété.
Sa vie ne pourra s’éclairer que dans le sacrifice renouvelé de sa personne, de son identité bien éphémère.
A travers son travail, il s’efforce de rejoindre l’éternel, la source immaculée de l’être, cette présence au monde que l’enfant possède d’instinct.
J’ai toujours soupçonné Dilhac d’être un artiste de premier plan, même lorsque nous n’étions que quelques uns à le connaître.
S’il ne s’impose que lentement auprès du grand public, il est de ceux qui laissent de leur passage une impression durable,
un sentiment sans équivoque.
Impossible quand on l’a rencontré de rester tout à fait le même, car il relève de cette espèce qui remue en vous des questions,
qui vous fait accéder de plain-pieds à vos ressources les plus secrètes et stimule en chacun les forces créatives latentes.
"Je ne veux aucune charge négative dans ma peinture" écrit-il.
"Nous ne sommes pas là pour corrompre le présent, mais pour alléger même les temps à venir".
Je connais plus d’un créateur auquel cette formule pourrait être d’un grand profit!
Face au désordre croissant du monde, l’artiste a sans doute mieux à faire que d’imposer son propre désordre ou l’image déprimante de son triste chaos intérieur.
Pour Dilhac,"le travail se fait en silence, à l’intérieur du temple, pas avec les marchands".
Nous sommes à l’évidence aux antipodes des séductions faciles, des modes fugaces et de la désolante "actualité".
Dilhac est l’homme de la fraternité sans borne.
Son amour pour la doctrine de François d’Assise illustre l’infini respect qu’il voue à toute forme vivante.
Même les corps inanimés revêtent pour lui une signification sacrée et je vois dans l’ensemble de son œuvre un acte philosophique et religieux.
La graine y est célébrée au même titre que l’arbre, l’oiseau frôle de son aile la majesté de la montagne,
les signes humains côtoient les traces des plus humbles espèces animales.
Dans sa manière d’appréhender les multiples faces du réel, Dilhac a quelque chose à voir avec le chamanisme.
C’est une sorte d’intercesseur, de médiateur privilégié entre le monde humain et celui des forces cosmiques éternellement à l’œuvre sous nos yeux.
Ce qu’il cherche à atteindre ne relève pas de l’ambition vulgaire.
Son propos ne s’est jamais limité à la simple accumulation.
Pour Dilhac, l’œuvre ne vaut qu’en tant qu’exemple vivifiant.
Il voudrait tirer l’homme de sa léthargie profonde pour lui ouvrir les portes d’une perception universelle, une perception qui le rendrait solidaire de tout "Le créé".
Luis Porquet (poète, écrivain et journaliste)